Nos Fondateurs

1. MOTIVATION DE LA CREATION DU CRC-RDC

L’initiation du CRC ou plutôt la fondation de cette organisation a été inspirée par plusieurs facteurs. Mais le principal facteur qui a, disons, déclenché ou activé le long processus de la mise sur pied de cette organisation, c’était l’incident de la rivière Orwa.

“J’étais presque tué par les enfants soldats de ma propre ethnie en 1981”, a toujours répété avec beaucoup d’émotions Benoit (Ben) Mussanzi wa Mussangu ; c’était juste un mois après la naissance de notre fille ainée. “C’était à la source de la Riviere Orwa au Sud de Bunia et en pleine guerre tribale de l’Ituri, facteur précurseur ou part entière de la grande Guerre de la RDC, connue mondialement comme la Première Guerre Mondiale d’Afrique (First African World War) et qui a décimé plus de 6,000,000 des Congolais & Congolaises.” 

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Kidnappé pendant deux heures, les bras ligotés au dos puis poussé dans la boue en attendant son exécution par étranglement pour dissimuler le meurtre, comme l’avait déjà décidé le Commandant du gang, c’est dans cette position de faiblesse que Ben, grâce à la prière et l’intervention miraculeuse de Dieu, fut libéré ce jour-là, pour confirmer la parole de Dieu “Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.” (2 Corinthians 12 :9).

C’est comme réponse positive à cet incident que Ben fonda avec l’aide de son épouse, Kongosi Onia Mussanzi, at bien d’autres co-fondateurs, ce qui est aujourd’hui connu dans le monde sous le nom du Centre Résolution Conflits (CRC). Les détails peuvent être trouvés dans le livre ‘Unarmed heroes’ de Peace Direct.

Ironiquement aujourd’hui, plusieurs décennies après, le CRC travaille d’arrache pieds pour sauver les enfants soldats des mains des seigneurs de guerre en RDC, ce qui a valu au CRC le décernement du Prix UNESCO Madanjeet Singh pour la Tolérance et la Non-violence, édition 2020.

Un deuxième facteur c’était la révélation de Dieu après que Ben ait pu réconcilier 3 Evêques anglicans du Rwanda qui étaient en conflit pendant 10 ans.

Un troisième et dernier facteur à signaler c’était le sermon plusieurs années plus tard, à la chapelle de CE-39 Nyankunde dans Actes 1 :8 (Version Louis Segond) :

Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.

 

C’est ce jour-là que Ben a eu une vision claire sur ce projet : par où commencer et comment procéder pour la concrétisation de cette mission en 4 étapes (Jérusalem, Judée, Samarie et extrémités de la terre).

 

  1. DIFFICULTES RECONTREES LORS DE LA CREATION DU CRC.

Essai erreur : la première difficulté c’était le tâtonnement. N’ayant aucune notion de résolution des conflits, médiation ou consolidation de la paix, nous avons procédé au début par essai-erreur.

Incompréhension : nous nous sommes confrontés au début de cette aventure à l’incompréhension à tous les niveaux : notre employeur, l’église locale dont les leaders nous ont même menacés d’excommunication, la population, bref tous ceux qui n’avaient aucune idée sur la vision recue.

 

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Financement : pendant 5 ans nous avons sacrifie notre famille en divisant les maigres salaires entre la survie de la famille et celle de ce bijou (vision CRC) que Dieu venait de mettre entre nos mains ;

Conflits armés/violents et Insécurité endémique et récurrente : travailler dans un contexte de guerre ethnique opposant notre propre groupe ethnique à leurs voisins n’était pas chose facile. Certaines personnes de mauvaise foi et qui ne voulaient pas que l’on parle des conflits rongeant nos communautés nous avaient même accusés d’attiser le feu avec nos séminaires de résolution des conflits ; nous étions suspectés et pris en sandwich entre deux tendances : d’une part comme traitres et de l’autre côté comme espions.

Défi que j’ai toujours appelé « 2 pas en avant et 10 pas en arrière » : chaque année après la séance d’évaluation-planification pour célébrer le travail accompli pendant l’année écoulée, une nouvelle vague de tueries commençait, ramenant ainsi tout le travail et le progrès accompli de 10 pas en arrière.

  1. LES PERSONNES IMPLIQUEES DANS LE PROCESSUS DE LA CREATION DU CRC.

La première personne qui nous a aidés dans ce moment crucial où nous étions dirigés par le tâtonnement et le sens commun sans aucune notion de résolution des conflits, c’était le Saint-Esprit de Dieu. En suivant à la lettre les instructions reçues avec la Méthodologie de Jésus-Christ (Actes 1 :8), la sensibilité au Saint-Esprit nous a beaucoup aidés.

Mr Faustin SAMBU AVETSU (un jeune sociologue en provenance de l’Université de Kisangani) qui, lors de la 1ère étape de la Vision apporta une idée originale de sélectionner seulement les leaders et les intellectuels pour la sensibilisation et la pacification. C’est ce qui donna lieu à l’organisation des 7 Mini-conférences (Etape Jérusalem).

 

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Les autorités du CME (avec à la tête le médecin directeur, Dr Tony Ukety ainsi que Dr Remy Toko et tout le comité exécutif) nous ont pris la main en Février 1996 lors de la première et grande formation au CME Nyankunde pour 50 leaders étatiques et paraétatiques de la Province dans la cadre de la 2e étape de la vision (Etape Judée ou l’Ituri et la Province Orientale), en collaboration avec International Fellowship of Reconciliation (IFOR) basé en Hollande et Responding To Conflict (RTC) basé à Birmingham, Royaume Uni. Cette formation avait activé tout le reste:  la porte nous était ouverte pour prendre part au cours célèbre Working With Conflict de RTC qui était conçu au profit des agents  locaux de paix en provenance du monde entier pour permettre aux personnes vivant dans des situations de conflit et de violence de transformer leurs conflits et construire la paix. La participation étape par étape des leaders du CRC (Ben en Decembre 1996, Kongosi en 2000) a ouvert la vision CRC sur le monde.

Les autorités politico-administratives au niveau local et provincial : les chefs des Groupements (pour les Mini-Conférences) ainsi que le Commissaire de District (feu Mr Dheju Mugenyi) ont permis au CRC d’être reconnu au niveau de l’Ituri.

Les Eglises: toutes les églises ouvraient grandement leur porte pour nos séances de formation dans tous les villages où nous nous sommes déplacés depuis Beni-Oicha (Nord-Kivu) au Sud  jusqu’à Rethy (Djugu) au Nord, puis et Kasenyi (Irumu) jusqu’à Buta (Haut-Uele) en passant par Bunia, Boga etc.

Tearfund : après 5 ans de travail sans aucun financement, sauf notre maigre salaire (mentionné ci-haut), Dieu a pu susciter Tearfund de facon inattendue de s’intéresser à nous après avoir reçu les informations sur ce que le CRC faisait en silence en Ituri. Leur invitation à la conférence de contacts avec leurs partenaires africains à Abidjan avait servi de coup de pioche au travail du CRC.

  1. L’APPROCHE DU CRC EN MATIERE DE LA RESOLUTION DES CONFLITS

L’approche du CRC en matière de résolution des conflits est originale: que le conflit est un phénomène social et un mal nécessaire qui fait partie de notre vie sur terre ; que personne n’a vécu sur cette terre des hommes/femmes sans expérimenter les conflits ; que tout s’apprend dans ce monde, y compris la Gestion pacifique des conflits ; que nous sommes différents par l’âge, le genre, la formation, l’ethnie et la race mais créés pour vivre et travailler ensemble ; que la tache du CRC c’est de former les membres de toutes nos communautés a être capables de gérer/résoudre eux-mêmes leurs conflits interpersonnels ou intra/intercommunautaires sans nécessairement passer par la police ou la justice (sauf cas extrêmes) ; car mal géré tout conflit a n’importe quel niveau devient un facteur de destruction et de mort ; mais bien géré le même conflit devient un facteur de développement et de progrès (cas de l’Union Européenne après la 2e Guerre Mondiale).

  1. ATTENTES POUR L’AVENIR DU CRC

Pour l’avenir, comme le rapport de la Consultation de Juin 2019 organisé par la Présidence du CRC le révèle bien, notre espoir est de voir le CRC devenir « un réel Centre de formation auto-suffisant, autonome et durable, appliquant un professionnalisme de classe mondiale, ayant des relations révisées en permanence avec ses partenaires et bailleurs des fonds, anciens et nouveaux et composé d’agents responsables; avec une vaste vision de formation, revenue à ses origines et objectifs initiaux ; et qui a su récupérer sa place de leader en gestion de conflits à l’Est de la RDC à travers ses différentes Unités de formation (institut, académie et université), et une référence pour la RDC et pour l’Afrique Centrale, pour avoir appris a partir de ses propres expériences comment résoudre, prévenir et transformer ses conflits internes » (Cf Horizons d’espoirs : Rapport de Consultation, 2019)

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